L’utilisation du téléphone portable s’est largement généralisée. Pour limiter les risques potentiels associés à l’exposition aux ondes électromagnétiques, il est important d’adopter certains gestes simples. Cela concerne tout le monde, et particulièrement les enfants et les adolescents, dont le système nerveux est en plein développement.
Protéger encore plus les enfants et les jeunes
Il est recommandé aux parents de conseiller à leurs enfants ou adolescents de n’utiliser leur téléphone que pour les appels indispensables.
L’usage du SMS et l’usage de l’oreillette devrait également être encouragé par les parents.
En plus de ces conseils spécifiques, les autres bons gestes devraient également être adoptés.
Les enfants et les adolescents sont plus sensibles aux ondes, en raison de leur organisme en croissance. Il est donc recommandé aux parents de :
- Limiter le nombre d’appels de leurs enfants au strict nécessaire.
- Encourager l’envoi de SMS plutôt que les appels.
- Favoriser l’usage d’une oreillette (filaire ou sans fil).
Certaines études épidémiologiques suggèrent que le cerveau en développement pourrait être plus perméable à d’éventuels effets négatifs liés aux ondes. Ainsi, il est conseillé aux parents et aux éducateurs de :
Rappeler que de nombreuses applis (messagerie instantanée, réseaux sociaux) proposent des communications écrites, limitant de fait l’émission continue d’ondes inhérente à une conversation.
Surveiller la fréquence et la durée des appels.
Discuter régulièrement avec les jeunes pour s’assurer qu’ils comprennent pourquoi il vaut mieux éviter de passer de longs appels, surtout quand le téléphone est collé à l’oreille.
Favoriser d’autres formes de communication moins engageantes pour la santé (ordinateurs pour le chat, téléphone fixe pour les conversations longues, etc.).
Téléphoner avec une oreillette
En téléphonant avec une oreillette (filaire ou bluetooth, sans fil), on éloigne le téléphone de la tête.
C’est un moyen efficace de réduire son exposition aux ondes au niveau de la tête.
Pourquoi privilégier l’oreillette ?
L’idée derrière l’utilisation d’une oreillette (filaire ou bluetooth) est de mettre de la distance entre la source d’émission (le téléphone) et la tête de l’utilisateur. Même s’il existe un petit champ électromagnétique émis par les oreillettes Bluetooth, la puissance reste généralement bien inférieure à celle émise par le téléphone en lui-même.
Lorsque le téléphone est à l’oreille, l’onde électromagnétique traverse directement la zone de la tête. En revanche, si vous gardez votre téléphone dans votre poche, dans un sac ou sur la table devant vous, et que vous utilisez une oreillette, la zone la plus exposée s’éloigne du crâne, ce qui réduit considérablement l’exposition du cerveau.
Quelle oreillette choisir ?
- Oreillette filaire : c’est souvent la solution la plus simple et la moins coûteuse. Une oreillette filaire ne nécessite pas de batteries et se branche directement sur la prise audio du téléphone. Elle présente l’avantage d’émettre très peu d’ondes, car elle n’a pas besoin d’un émetteur sans fil.
- Oreillette Bluetooth : elle émet des ondes, mais à un niveau bien inférieur à celui du téléphone. De plus, la technologie Bluetooth est conçue pour fonctionner sur des distances courtes et avec des puissances modérées. Les versions les plus récentes de Bluetooth (5.0 et au-delà) optimisent la consommation énergétique et donc la puissance d’émission.
Bonnes pratiques en cas d’utilisation de l’oreillette
- Ranger le téléphone dans un sac ou une poche éloignée du buste si possible, pour limiter l’exposition d’organes vitaux.
- Ne pas laisser l’oreillette en fonctionnement constant si vous ne passez pas d’appel. Vous pouvez par exemple la déconnecter ou l’éteindre entre deux appels.
- Vérifier régulièrement que le câble ou le dispositif sans fil fonctionne correctement, afin d’éviter de mauvaises surprises (mauvaises connexions, interférences, etc.).
Qu’en dit la science ?
Plusieurs études soutiennent l’idée qu’éloigner le téléphone de la tête pourrait réduire l’absorption des ondes par le cerveau. En effet, l’intensité du champ électromagnétique diminue rapidement avec la distance : doubler la distance entre l’appareil et l’utilisateur peut réduire significativement l’exposition. Pour cette raison, il est souvent conseillé d’encourager la pratique de l’oreillette, qu’elle soit filaire ou non, à condition de l’utiliser de manière adéquate.
Privilégier les SMS
En utilisant des SMS pour communiquer, on réduit l’émission d’ondes de son téléphone.
En effet, pour envoyer un SMS, le téléphone se « connecte » à l’antenne relais la plus proche uniquement le temps d’envoyer le message. Pendant une conversation, le téléphone se connecte à l’antenne relais la plus proche et renouvelle régulièrement la connexion, surtout en déplacement. Le niveau d’émission d’ondes est donc plus important.
Par ailleurs lorsqu’on envoie un SMS, le portable est éloigné de la tête.
Toutefois, l’usage systématique des SMS présente certaines limites. D’abord, il peut augmenter le temps passé les yeux rivés sur l’écran, ce qui engendre d’autres problématiques (fatigue visuelle, distraction, augmentation du temps d’exposition à la lumière bleue, etc.). De plus, si le message est trop long ou nécessite un échange rapide, la multiplication des SMS finit par équivaloir ou même dépasser le temps d’appel.
Par ailleurs, il faut rappeler l’interdiction de taper des SMS au volant, qui peut mettre en danger la vie de l’utilisateur et celle des autres usagers de la route. En ce sens, si vous devez communiquer en voiture, mieux vaut le faire à l’arrêt complet, dans un endroit sûr, ou recourir à un kit mains libres pour des besoins urgents.
Éloigner le téléphone des implants électroniques
Si vous portez un implant électronique (pacemaker, pompe à insuline, neurostimulateur…), éloignez votre téléphone portable de la zone équipée. Il peut perturber le fonctionnement de votre appareil médical.
Pourquoi est-ce important ?
Les implants électroniques tels que les pacemakers, les pompes à insuline ou les neurostimulateurs sont sensibles aux interférences électromagnétiques. En effet, ces dispositifs sont souvent équipés de capteurs qui régulent leur fonctionnement en temps réel, et l’introduction d’un champ électromagnétique relativement puissant à proximité peut causer un dysfonctionnement ou une perturbation.
En tenant votre téléphone trop près d’un implant, vous augmentez le risque que le champ électromagnétique perturbe l’appareil. Cela peut entraîner, dans le pire des cas, un arrêt temporaire du stimulateur ou un dérèglement dangereux.
Conseils de bon usage
- Maintenir une distance de sécurité : les fabricants d’implants recommandent souvent de maintenir le téléphone à moins 15 cm de l’appareil médical, voire plus, selon la puissance du téléphone et la sensibilité de l’implant.
- Ne pas porter le téléphone près de la poitrine : Évitez de garder votre téléphone dans la poche de chemise ou dans une poche intérieure de veste, surtout si l’implant est situé dans la zone du thorax.
- Utiliser l’oreillette : comme mentionné précédemment, cela permet d’éloigner le téléphone de l’implant.
- Consulter un professionnel de santé : si vous portez un implant, discutez avec votre cardiologue ou un autre spécialiste pour connaître précisément les recommandations du fabricant et du corps médical quant à l’usage du téléphone.
Exemples d’appareils à surveiller
- Pacemaker (stimulateur cardiaque)
- Pompe à insuline
- Défibrillateur cardioverteur implantable (DCI)
- Neurostimulateur pour la douleur chronique
- Implant cochléaire (dans certains cas)
Il est toujours préférable de se référer au manuel de l’implant, qui précise les risques potentiels liés aux champs électromagnétiques, et d’en parler avec un médecin si vous avez des doutes. Les constructeurs de ces dispositifs tiennent généralement des listes de fréquences et d’appareils qui peuvent causer des interférences.
Ne pas téléphoner dans les zones de mauvaise réception
Moins la couverture du réseau est bonne, plus votre téléphone émet d’ondes pour maintenir la conversation. Il est donc recommandé de ne pas téléphoner dans les zones où la réception n’est pas bonne : parkings souterrains, ascenseurs, lieux confinés… Vérifiez le nombre de barrettes sur votre téléphone, il indique la qualité de couverture du réseau.
Il est par ailleurs généralement interdit de téléphoner dans les hôpitaux et les avions en raison de la présence d’appareils fonctionnant par ondes radio. Votre téléphone peut créer des interférences et perturber le fonctionnement des appareils électroniques.
L’impact de la puissance d’émission
Lorsqu’un téléphone détecte une mauvaise réception, il augmente automatiquement sa puissance d’émission pour essayer de maintenir la liaison avec l’antenne relais. Ce phénomène se produit souvent dans des endroits comme :
- Les sous-sols (parkings, caves)
- Les ascenseurs
- Les tunnels ou couloirs souterrains
- Les zones rurales très éloignées des antennes
- Les bâtiments aux murs particulièrement épais ou dotés de matériaux bloquant les ondes
Cette augmentation de puissance se traduit par une exposition plus élevée de l’utilisateur, qui tient généralement son téléphone contre son oreille pour passer l’appel.
Raison pour éviter ces appels
Au-delà de l’augmentation du niveau d’ondes, passer des appels dans ces zones est souvent inconfortable, car la qualité audio se dégrade et la conversation est régulièrement interrompue par des coupures ou des crépitements. De plus, vous consommez davantage de batterie, car le téléphone doit fournir un effort supplémentaire pour maintenir la connexion.
Il est donc préférable de retarder ou de déplacer vos appels vers un endroit où la réception est meilleure. Si vous devez vraiment passer un appel dans une zone de mauvaise couverture, envisagez l’utilisation d’une oreillette pour éloigner le téléphone de la tête, ou envoyez un SMS qui consommera moins d’énergie et d’ondes à l’instant T.
Éloigner le téléphone de la tête juste après numérotation
Pour limiter l’exposition aux ondes au niveau de la tête, vous pouvez prendre l’habitude de ne pas approcher le téléphone de votre oreille dans les secondes qui suivent la numérotation.
En effet, c’est lors de ces premières secondes que l’émission d’ondes est la plus forte pour rechercher l’antenne relais la plus proche. Le niveau d’émission d’ondes se stabilise ensuite.
Le pic d’émission au début d’un appel
Lorsqu’on lance un appel, le téléphone effectue d’abord une recherche de réseau et négocie la connexion avec l’antenne relais la plus proche. Pendant cette phase, l’appareil peut émettre à sa puissance maximale. C’est ce que l’on appelle un pic d’émission, visant à établir la communication rapidement.
Une fois l’appel connecté et la conversation en cours, le téléphone “s’ajuste” en fonction de la qualité du signal, et émet souvent à une puissance moins élevée, sauf si les conditions de réception restent mauvaises. C’est pour cette raison qu’il est intéressant de prendre l’habitude de ne pas coller le téléphone à l’oreille dans les secondes qui suivent la numérotation.
Geste simple pour réduire l’exposition
- Composer le numéro ou sélectionner le contact.
- Attendre quelques secondes que l’appel se lance et que la connexion s’établisse (vous pouvez par exemple regarder si l’écran passe en mode “appel en cours”).
- N’approcher le téléphone de votre oreille qu’une fois que la communication est vraiment établie.
Ce réflexe limite l’exposition du crâne durant le moment le plus émissif du téléphone. Il peut paraître anodin, mais à l’échelle de plusieurs appels par jour, la réduction cumulative de l’exposition peut être significative.
Coupler cette astuce à d’autres pratiques
Vous pouvez également combiner cette astuce avec l’usage d’une oreillette : attendez l’établissement de la communication, puis insérez l’oreillette pour maintenir le téléphone loin de votre tête pendant le reste de la conversation. De même, si vous êtes dans un lieu calme, il est possible d’utiliser le haut-parleur du téléphone, à condition de veiller à ne déranger personne.
Éviter les appels en déplacement à grande vitesse
En déplacement à grande vitesse, le téléphone doit se connecter successivement à différentes antennes relais pour maintenir la conversation. A chaque recherche d’antenne relais, le téléphone émet à pleine puissante, le niveau d’émission d’ondes est donc régulièrement plus élevé. Il est donc recommandé d’éviter de téléphoner en train, par exemple.
Téléphoner en conduisant est par ailleurs interdit et passible d’amende. Le danger provient plus de la distraction créée par la conversation que de l’immobilisation d’une main : par conséquent, l’utilisation d’une oreillette n’est pas non plus dans ce cas une solution.
Le phénomène de “handover” et la puissance d’émission
Lorsque vous vous déplacez en train, en voiture ou en tout autre moyen de transport à grande vitesse, le téléphone doit changer successivement d’antenne relais. Ce processus de transfert d’une antenne à l’autre s’appelle le handover. À chaque recherche d’une nouvelle antenne, le téléphone peut émettre à pleine puissance pour établir une communication stable.
Résultat : sur un trajet à grande vitesse, si vous maintenez un appel, le téléphone va multiplier ces tentatives de synchronisation, augmentant d’autant plus la quantité d’ondes émises.
Risques pour la sécurité au volant
De plus, il est interdit de téléphoner au volant sans dispositif mains libres. Même avec une oreillette, la conversation peut distraire le conducteur, ce qui diminue son attention et sa réactivité. De nombreuses études ont montré que la simple concentration nécessaire à la conversation peut retarder les réflexes, même si les deux mains sont libres.
Il est donc préférable de différer l’appel lorsque vous êtes conducteur, ou de vous arrêter sur une aire de repos ou sur le bas-côté (si cela est autorisé et sans danger) pour passer votre coup de téléphone. Dans les transports en commun, privilégiez encore une fois le SMS ou bien déplacez-vous dans un espace où vous ne dérangerez pas les autres passagers.
S’informer sur son équipement
Vous pouvez vous renseigner sur le niveau d’exposition aux ondes de votre téléphone mobile : il s’agit du DAS, dont l’affichage devient obligatoire dans les points de vente en avril 2011.
Le DAS (débit d’absorption spécifique) des téléphones mobiles quantifie le niveau d’exposition maximal de l’utilisateur aux ondes électromagnétiques, pour une utilisation à l’oreille. La réglementation française impose que le DAS ne dépasse pas 2 W/kg
A savoir : les dispositifs présentés comme « anti-ondes » n’ont pas fait la preuve de leur efficacité.
Dispositifs “anti-ondes”
Enfin, il existe sur le marché des produits se présentant comme “anti-ondes” ou protecteurs. Il peut s’agir de coques, de patchs à coller sur le téléphone, de housses ou même de dispositifs à poser chez soi. Aucune étude scientifique solide n’a validé leur efficacité. Certains de ces dispositifs pourraient même perturber le fonctionnement normal du téléphone, l’obligeant à augmenter sa puissance d’émission pour compenser.
En l’état actuel des connaissances, la meilleure stratégie consiste à adopter des comportements responsables (oreillette, SMS, éloignement, etc.) plutôt que de se reposer sur ce type de gadgets dont l’efficacité n’est pas prouvée.
En appliquant ces gestes simples, chacun peut réduire son exposition aux ondes et protéger son organisme, tout en préservant sa qualité de vie et sa possibilité de communiquer librement. Il ne s’agit pas de diaboliser la technologie, mais de l’utiliser de manière intelligente et responsable.
Les conseils partagés ici visent à favoriser une meilleure compréhension des phénomènes électromagnétiques et à introduire des habitudes saines dans votre quotidien et celui de vos enfants. Cette démarche est portée par le principe de précaution : mieux vaut limiter l’exposition lorsque cela est possible, surtout pour les individus les plus vulnérables, sans pour autant céder à la peur ou renoncer aux progrès apportés par la téléphonie mobile.
